Cette récente publication regroupe cinq textes de Becky Chambers parus en version originale entre 2014 et 2022, et jusqu'à présent inédits en français.
Dernier contact : Thea n'est pas prête à accepter de revenir sur Terre après vingt-quatre ans passés à étudier les gribbets depuis l'espace.
La Trouffionne, l'Epée nova et les Textes tri-chantés : quand il s'agit de trouver le héros ou l'héroïne seul.e capable de manier l'Epée nova et de vaincre les Kraits, qu'elle soit une "bouseuse de rien du tout" que personne n'aime n'a pas d'importance. Sauf pour elle, bien sûr.
Chrysalide : c'est difficile pour une mère de voir son enfant changer à ce point. Et pourtant...
Le vaisseau cercueil : depuis la disparition des vaisseaux cercueil qui les tenaient en respect dans une sorte d'équilibre de la terreur, les différentes parties d'Anla se font la guerre, y compris quand il s'agit d'exploiter les gisements de minerais spatiaux. Laym est récupératrice de minerais et fait un jour une découverte stupéfiante.
Voyageurs : une bonne hérétique : Mas fait tout bien. Elle reçoit le virus qui fera d'elle une paire, elle font d'excellentes études, trouvent un poste de navigatrice sur un vaisseau stellaire... Mais pourquoi se sent-elle si mal ?
Avec son humour et sa délicatesse habituels, l'autrice américaine inverse certains tropes de la SF : on assiste ici non à un "premier contact", mais à un dernier ; le "héros prédestiné" est une héroïne qui est vraiment aux antipodes d'Ender ; on ne voit pas les métamorphoses exigées pour aller dans l'espace, mais leurs effets sur une mère ; la découverte d'un trésor inconcevable n'est pas séparée de son origine, et enfin la question de la différence et de la non-conformité aux attentes parentales, familière aux lecteurs et lectrices de Chambers, nous ramène dans l'univers des Voyageurs.
Dans chaque nouvelle, la protagoniste perd quelque chose d'important, ou au moins de familier, pour elle, fût-ce seulement une possibilité dans le cas de Laym dans Le vaisseau cercueil, et tout l'enjeu est de nous montrer comment elle fait face à cette perte, comment elle y survit. Chambers ne donne jamais de leçons, ne prêche jamais, mais nous pouvons utiliser ses histoires douces comme des contes à grandir pour adultes, si nous le souhaitons. Sinon, ce sont de toute façon de bonnes histoires, pleines d'humour et de personnages bien construits, auxquelles nous pouvons prendre plaisir.