La planète Chronon Galactics est la propriété de Venceslas Radendt, un richissime entrepreneur qui a la haute main sur l'extraction et le commerce des chronons ; ces particules élémentaires invisibles sont le combustible indispensable au voyage spatial, or on ne les trouve que dans ce système stellaire binaire particulier où est localisée une anomalie spatiale. Le despotique Radendt a légalement le droit - et ne s'en prive pas - de faire à peu près ce qu'il veut avec la main d'œuvre locale : quelques dizaines de milliers de pauvres diables venus de la Terre en quête d'un quotidien qu'ils espéraient moins misérable, et désormais coincés sur cette planète minière où ils sont exploités comme des esclaves, s'épuisant à la tâche et luttant en continu pour leur survie.
Evidemment, une poignée de personnes s'opposent par les armes à cette dictature, prônant la fin de l'oppression et un partage équitable des richesses. Certains ont rejoint la Rebellion par idéologie, d'autres par désir de vengeance. Pour Noam Kerval, il ne s'agit pas de conviction personnelle mais plutôt d'honorer le souhait de son amour de jeunesse perdu, Alix, victime de la répression musclée d'une insurrection ratée treize ans plus tôt.
La Rébellion est à la veille de lancer son soulèvement final. Leurs moyens sont bien moindres que ceux du tyran, les I.A. ne leur donnent pas plus de 5% de probabilité de réussite, même compte tenu de l' "aléa chronotique", une anomalie qui affecte les prédictions dans ce secteur saturé de chronons. Mais qu'importe : les Rebelles sont prêts à tout au nom de la Liberté.
Après la fantasy, David Bry se lance avec brio dans le space-opera. Echos stellaires est un roman d'aventure dans l'espace au rythme rapide. Le décor est réduit (le système stellaire de la planète Chronon Galactics, principalement) et la période de temps limitée (les quelques semaines précédant la confrontation finale), malgré des retours en arrière réguliers pour éclaircir le passé des personnages. Les enjeux sont simples, avec d'un côté un milliardaire omnipotent et impitoyable en quête d'immortalité, et de l'autre des Rebelles luttant pour le bien de tous.
La force du récit repose sur ses personnages, tous imparfaits mais très attachants car empreints de beaucoup d'émotion. Engagement, amitié, famille, confiance et trahison sont au rendez-vous. Pour Noam, le protagoniste principal que l'on suit à travers tout le roman, les sentiments principaux tournent autour de l'impossibilité de faire son deuil de celui qu'il aimait intensément. C'est pourquoi il se tue à petit feu, en s'exposant volontairement aux chronons qui détruisent son corps : ces particules sont toxiques mais portent également des souvenirs (ou plus rarement des visions de l'avenir) ; pour Noam, replonger dans ses souvenirs - heureux ou tragiques - avec Alix est comme une drogue dont il ne peut se passer, il s'y adonne sans relâche malgré la maladie qui prend le dessus. J'avoue que j'ai beaucoup aimé l'idée des chronons, même s'il n'y a guère de base scientifique et que je trouve peu satisfaisant que tout ce qui tourne autour retombe comme un soufflé à la fin.
L'écriture est belle, voire poétique, sans être lourde pour autant. Pour accentuer l'exotisme de cette planète désertique, l'auteur utilise un champ lexical imagé, avec des interjections telles que "caillasse de roche" ou des insultes comme "va te faire ensabler". On n'oublie ainsi jamais le contexte hostile !
Echos stellaires est un space-opera tout public, qui plaira à un large panel de lecteurs en quête d'action dans un décor spatial spectaculaire.
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