Dans la ville de Lynchaven, deux mondes coexistent — celui de la mécanique industrielle et celui de la magie. Nicolaï Attano est officiellement à la tête des aciéries les plus puissantes de Lynchaven, mais dans l’ombre il contrôle également la « Ruelle », ce quartier où s’exerce la magie.
De l’autre côté, Camilla Marchese est l’héritière acculée du chemin de fer de Lynchaven, dont la famille est lourdement endettée. Rivalité ancestrale oblige, elle est liée aux Attano par un conflit d’intérêts depuis longtemps.
Pour sauver son héritage, Camilla est contrainte d’accepter de se marier à Nicolaï. Ce mariage, officiellement un arrangement économique, cache cependant des enjeux beaucoup plus profonds : Nicolaï entend profiter de l’union pour accéder aux informations qui lui manquent afin de traquer un mystérieux criminel dénommé « le Collecteur » opérant dans la Ruelle.
Le contrat qui les lie stipule une durée de six semaines avant que cette alliance ne devienne irrévocable. Six semaines durant lesquelles leurs intérêts divergents, les complots qui gangrènent la ville, les secrets qu’ils partagent, ou ignorent, et les sentiments contrariés qu’ils éprouvent risquent de tout faire basculer.
Ainsi se met en place un jeu de pouvoir, de duplicité et de tension émotionnelle : deux personnages que tout oppose — magie contre science, dette contre puissance, rivalité contre intérêt — vont devoir naviguer dans un univers où le décor industriel et l’ésotérique s’entrecroisent.
Le mélange de fantasy urbaine (avec un district magique comme la Ruelle) et d’univers steampunk/industriel (les aciéries, le chemin de fer) fonctionne très bien, et offre un cadre original pour un récit de fantasy. L’univers m’a immédiatement évoqué celui de Peaky Blinders, avec ses ambiances industrielles sombres, ses jeux de pouvoir entre familles influentes et cette tension permanente entre violence, loyauté et ambition.
Le duo Camilla/Nicolaï est intéressant : chacun possède une motivation forte, parfois contradictoire, ce qui donne de la crédibilité à leurs interactions et à la tension narrative. J'ai adoré être spectatrice de leur jeux de séduction et observer la dynamique entre Milla et Nico, ce passage subtil et intense de la haine à l’amour, où chaque échange mêle tension, fierté et désir contenu.
Le rythme est très bien choisi, le schéma « six semaines » comme tempo de l’union contractuelle imprime une urgence bienvenue, ce qui accélère le déroulé de l’histoire et maintient l’attention.
Ce livre a été un coup de cœur et confirme mon amour pour les ouvrages De Saxus.
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