Dans ce nouveau numéro de la revue québécoise, on trouvera dans le volet Fictions :
Le silence de Mu, de Frédéric Parrot : On pensait que Mu était tiré d'affaire au sortir de sa fièvre, mais elle l'a laissé incapable de parler. Et on ne peut pas laisser sa pierre énergétique à un mort-jeune. L'univers dans lequel se déroule cette nouvelle m'a paru bien trop riche pour le format court, et je ne suis pas du tout arrivée à entrer dans l'histoire.
Les ruines frontières, de Charles Bertrand : De part et d'autre de la frontière, le temps ne coule pas dans le même sens. Mais Xavier est là-bas, au chalet, et Alfie veut revoir son jumeau. Comme la précédente, le monde est riche, énigmatique, mais j'ai bien aimé les personnages, y compris secondaires, et le passé visité véritablement comme une terre étrangère.
Perséphone, de Rosalie Demers : Contre toutes les règles, la narratrice adopte cette adorable chatte blanche légèrement blessée. Mais la petite compagne ronronnante se révèle beaucoup plus dangereuse que prévu. La progression dramatique est bien maîtrisée, et le fantastique discret est plaisant, surtout à cette époque automnale. Le personnage principal évolue au fil de la nouvelle, lui aussi. En somme, un texte intéressant.
Le théorème du Trismégiste, d'Yves Meynard : L'IA tricéphale en orbite autour de Vega de la Lyre envoie ses études et conclusions au centre de recherches terrien, comme elle est censée le faire. Le problème est qu'il leur faut déjà vingt-cinq ans pour arriver, sans parler du délai de traitement. L'auteur met en scène de façon intéressante les raisons pour lesquelles une société laïque basée sur la science s'invente une spiritualité nouvelle.
Dans ses Carnets du Futurible, Mario Tessier présente La guerre des sexes en science-fiction, depuis les Amazones de l'Antiquité jusqu'aux romans actuels dont la différence des sexes n'est plus forcément une composante essentielle, comme dans La Justice de l'Ancillaire, d'Ann Leckie, par exemple. Bien sûr, il passe par les différentes étapes des représentations du thème dans l'histoire du genre littéraire, plus ou moins violentes selon les époques et les auteurs et autrices, sans oublier les romans où les personnages explorent alternativement les deux genres, soit de façon naturelle, comme dans La main gauche de la nuit, d'Ursula K. Le Guin, soit de façon délibérée comme dans Triton, de Samuel R. Delany. C'est complet, c'est passionnant, surtout pour qui a lu une bonne partie des oeuvres citées, et une source de découvertes pour les lecteurs et lectrices plus jeunes. Bien sûr, je n'ai parlé ici que de l'aspect écrit, mais il n'oublie pas le versant visuel du thème.
L'article du Daliaf de Claude Janelle présente Territoire de trappe, le roman primé de Sébastien Gagnon et Michel Lemieux, qui semble intrigant, bien construit, et vu du côté européen de l'Atlantique, très exotique...
Dans la partie Critiques, j'ai relevé, pour ma part, le recueil de nouvelles Magie des temps brodés, de Geneviève Blouin, et bien sûr Vols en dérive, celui présenté par Elisabeth Vonarburg, au sommaire duquel j'ai reconnu des auteurs et autrices que j'ai déjà eu le plaisir de lire dans Solaris.
 
		
		Cette page est une version simplifiée pour les robots. Pour profiter d'une version humaine plus conviviale, cliquez ici.