Rouen, en 2069, est la capitale de l’État français, au sein de la Fédération européenne. Le pays est dirigé par Agnès Cœur.
Ada a dix-sept ans et est une Pionnière. Elle prône les idées des gouvernants et est convaincue du bien-fondé du régime mis en place avec la séparation entre ceux du Dedans, et ceux du Dehors, bien plus nombreux, abandonnés à leur sort, et qui ne bénéficient pas du même confort de vie. Mais Agnès Cœur et sa conseillère la plus proche, qui n'est autre que la mère d'Ada, le promettent : elles font tout pour que, à plus ou moins longue échéance, ceux du Dehors puissent connaitre la même vie que les privilégiés du Dedans.
Après la Décennie terrible (2033-2043), la moitié de la population mondiale a disparu. C'était le chaos, et il a bien fallu édicter des règles pour les survivants. Dans le territoire qui s'appelait auparavant la France, c'est une femme, Vigdis Mendoza qui a pris la tête de la reconstruction. Elle a rédigé un manifeste et tente de construire un nouveau monde autour de l'Alliance du vivant. Agnès Cœur lui a succédé. Dans cette société, la majorité a été abaissée à seize ans, et les décisions sont soumises à référendum. Un jour, c'est un référendum sur le retour de la peine de mort qui est soumis aux habitants de la Fédération Européenne. A la grande surprise de tous, celui-ci est approuvé à 82.5% des voix. Agnès Cœur décide alors d'ajouter une condition : puisque vous souhaitez rétablir la peine de mort (ce qu'elle-même ne voulait pas), c'est un citoyen, tiré au sort, qui la donnera. Elle espère, en instaurant cela, que les juges condamneront moins à la peine capitale. Ce n'est hélas pas le cas.
Pour Ada, son monde et ses convictions s'écroulent le jour où c'est son propre visage qu'elle voit apparaitre sur l'écran lors du tirage au sort du prochain citoyen qui devra donner la mort à un condamné. Malgré son statut de Pionnière, malgré l'autorité de sa mère, conseillère proche du gouvernement aux ambitions politiques démesurées, Ada refuse de donner la mort. Pourtant elle avait voté OUI au référendum. Elle n'a plus qu'une solution : fuir. Fuir au Portugal, ce pays libertaire, totalement indépendant, qui a refusé d'intégrer la Fédération Européenne.
Ce roman destiné aux jeunes traite de plusieurs sujets : la peine de mort, la frontière très mince entre État et Dictature, la liberté, l'écologie, le militantisme, l'avenir de notre société et de notre planète etc.
C'est un roman qui amène la réflexion tout en étant très agréable à lire, bien rythmé, sans temps mort. Il y est également question d'amour, et même de poésie, puisque Jason, le petit ami de Ada, avec qui elle fuit, dirige une revue traitant de poésie. Ses amis, le gang de Nerval vont tout faire pour aider Ada à fuir la société qu'elle-même défendait avec conviction quelques jours auparavant.
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