Le moment est venu de clore la série des Lulus avec ce dixième tome, du point de vue de Ludwig. Nous sommes en septembre 1918 et la guerre que nous avions vue éclore au premier tome est sur le point de s'achever. Mais notre héros ne le sait évidemment pas encore. Il est prisonnier au camp allemand de Döberitz et c'est avec surprise qu'il tombe sur Josef, cet Allemand pacifiste que Ludwig et la bande avaient connu à Berlin. Mais nul ne doit s'apercevoir qu'ils se connaissent, sous peine d'avoir des problèmes. C'est alors qu'un autre Lulu arrive au camp, Lucas. Tous les trois décident d'échafauder un plan pour s'évader.
A l'extérieur du camp, les choses ne vont pas bien mieux. Les soldats sont partout, on meurt de faim et on vivote comme on peut. Ludwig et Lucas retrouvent leurs amis berlinois mais ils ont grandi. Même s'ils sont tous heureux d'être ensemble, eux se sont politisés. Ludwig et Lucas aspirent davantage à retourner chez eux et retrouver leur vie d'avant.
Aborder le quotidien en Allemagne à cette période est un bon parti pris car c'est un aspect méconnu de la guerre dont on ne parle pas à l'école. A travers la fiction, cela ouvre le regard de nos jeunes en montrant que même chez les Allemands de 1918, personne n'est tout blanc ou tout noir. La zone grise colle bien plus à la réalité et est bien plus intéressante.
La Guerre des Lulus est une série au long cours qui a offert, selon moi, un ou deux tomes moins bons que les autres. Cela n'empêche pas du tout de clamer que c'est une décalogie extrêmement plaisante et qualitative. Elle permet à la jeunesse d'aborder la première guerre mondiale à hauteur d'enfant avec des personnages qui leur ressemblent. Ils vont traverser cette sombre partie de notre Histoire en vivant des aventures palpitantes, dans la joie comme dans la peine, voire la tragédie. On s'est attachés à eux et c'est avec un petit pincement au cœur que nous les quittons. Ou peut-être pas après tout, il existe déjà un diptyque spin-off avec La perspective Luigi, il n'est pas inconcevable que Régis Hautière et Hardoc nous préparent une nouvelle surprise.
En tous les cas, Ludwig clôture avec brio la série, sans goût d'inachevé. Bien au contraire.
Cette page est une version simplifiée pour les robots. Pour profiter d'une version humaine plus conviviale, cliquez ici.