Retournement de situation dans cet opus de cette série incommensurable avec le grand Arsène Lupin. Le célèbre gentleman cambrioleur, le justicier gentil, élégant et rusé, plein d'audace, aux évasions spectaculaires et inégalées mais cette fois-ci tourmenté, par l'amour filial et par le stratagème mené au sein même des autorités françaises en se faisant passer par le chef de la sûreté. Quel toupet ! Mais on adore ! L'auteur Maurice Leblanc s'appuie ici sur ce subterfuge pour terminer en beauté avec son personnage préféré.
Fan de la série avec Georges Descrières lorsque j'étais enfant, je suis toujours admirative de ce brigand charmant. J'avais lu il y a quelque temps deux bandes dessinées adaptées comme La jeunesse d'Arsène Lupin de Jérôme Eho et Michaël Minerbe, ainsi qu' Arsène Lupin contre Sherlock Holmes de Jérôme Félix et Alain Janolle, mais je l'avoue ici, jamais de roman original du grand Monsieur Maurice Leblanc. Quelle modernité de style, quelle vivacité, très peu de description, principalement des dialogues, des pirouettes, des frasques, c'est haletant à souhait et impressionnant. Aucun temps mort, on ne s'ennuie pas. Comment ai-je pu passer à côté de cette lecture et en plus avec la visite de la maison de l'auteur à Etretat il y a deux ans ! Je reste impardonnable.
Dans les premières pages, nous assistons aux débuts d'une grande affaire de meurtre, celle de Monsieur Kesselbach, riche diamantaire. Lupin, qui joue à quitte ou double, avec ses deux personnalités, brode son ouvrage avec dextérité, et déjà réapparait après quatre ans de silence total suite à l'affaire de l'Aiguille Creuse, où on le croyait mort. En se faisant passer pour le chef de la sûreté, Lupin essaie ainsi de trouver les réponses aux questions telle que l'énigmatique nombre 813. Il se heurte également à un rival ; qui est ce Pierre Leduc ? On découvre ici un Arsène craintif et méfiant.
Aussi, sa vie privée peut le rappeler à l'ordre et peut faire que les fils s'emmêlent à tout moment, notamment une certaine Geneviève, avec qui il semble proche. Le lecteur peut aller même jusqu'à s'interroger sur son appréhension du héros car celui-ci doute, et c'est là le génie du romancier normand : celui de réinventer son personnage emblématique et de le livrer sous de multiples facettes à ses admirateurs.
En bref, un Arsène Lupin faisant toujours de grands ravages, avec ses manipulations et sa séduction. Certains diront qu'il est toujours aussi arrogant, mais sans ce trait de caractère, la personnalité de ce cambrioleur français ne serait pas devenue si célèbre, et n'aurait pas été reprise jusqu'à nos jours pour une célèbre série TV mondialement connue.
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