Les romans italiens m'ont toujours fascinée, et les récits historiques et policiers aussi. C'est pourquoi je me suis tournée vers cette lecture de La gondole des ténèbres de Robert De Laroche.
1742, Venise, le Carnaval bat son plein, les masques secrets, envoutants et élégants sont de sortie. Tous les soirs, les Vénitiens se déplacent sur leurs gondoles et vont de fête en fête. Il faut paraître, séduire et être aimé. Les soirées vont donc ainsi, la noblesse locale est épanouie. Jusqu'à ce que de jolies femmes disparaissent, enlevées par un gondolier de marbre, effroyable personnage cadavérique au masque de verre. Et ce n'est que le début, car des peintures célèbres telles celles de Véronèse, dans différents lieux de culte, subissent quant à elles des déflagrations, et sont écorchées vives et dévastées, bafouées ou bien échangées. C'est alors que la tranquillité et l'amusement passe au second plan, et la peur commence à régner. Flavio Foscarini, aidé de son épouse Assin, va enquêter sur ces disparitions et mutilations.
Flavio et Asin sont un couple vénitien qui, apparemment, mènent leur troisième enquête. Ils sont aidés de leurs amis et notamment Gasparo. De suite, nous sommes baignées dans l'atmosphère de fête mais très froide à travers les canaux. Les scènes se passent souvent de nuit, ce qui est propice au mystère et au drame.
Il est un peu difficile de ne pas s'emmêler les pinceaux entre tous ces noms italiens et toutes ces nobles maisons recevant les élégants de Venise. Mais l'enquête est sérieuse et rondement bien menée par ce couple beau et amoureux. Leurs serviteurs leur sont dévoués, et l'on sent chez cette troupe un instinct de fraternité, une confiance totale entre chacun. Alors ce n'est pas une société secrète émergente qui va leur faire peur, au risque de se mettre en danger.
C'est un polar historique réussi, avec du suspense, des enquêteurs assidus ; les décors sont brumeux, l'atmosphère, malgré la fête du carnaval, est pesante, car chacun peut disparaitre et certains nobles jouent avec le feu et leurs mœurs. C'est la mort qui rôde, les excès et le vice qui font défaillir quelques habitants de la cité des doges. Voici donc une bonne enquête italienne risquant bien de plaire à ceux qui apprécient de mêler l'Histoire et les investigations.
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