Séraphine est forgeronne et elle sait que son village ne va pas tarder à être attaqué par la nouvelle cargaison de croisés qui a débarqué il y a quelques semaines sur les rivages de Akka. La jeune femme n'a que quelques semaines pour engager des mercenaires afin de défendre son village et de préparer les habitants à combattre les envahisseurs.
Elle se rend donc à Jérusalem afin d'embaucher quelques hommes. Les entretiens d'embauche vont être assez rocambolesques, mais très vite Séraphine se retrouve entourée d'un bellâtre hashashin syrien qui rappelle beaucoup Nicky Larson (assez narcissique, il aime les femmes et se balade souvent torse nu), un highlander écossais qui semble fuir quelque chose tout en ayant besoin d'argent, une walkyrie norvégienne au caractère bien trempée, tout aussi doué pour planter une clôture que frapper à coup de gourdin, un chevalier français nostalgique d'Aliénor d'Aquitaine, un rônin tartare, et une guerrière nubienne déguisée en nonne qui manie l'arc et l'arnaque comme personne.
Tout ce petit monde va devoir apprendre à voyager et combattre ensemble, ce qui ne va pas être de tout repos.
Cette BD est mon coup de cœur en cette fin d'année. C'est le premier tome d'une duologie et déjà j'ai envie de lire la suite tellement j'ai passé un bon moment dans cette histoire qui se révèle parfois explosive.
Les personnages principaux sont sept. Comme les sept samouraïs ou les sept mercenaires, dont s'est inspiré Arthur de Pins. Ils ont tous un passé tourmenté et certains cherchent une rédemption en aidant les autres. Mais cela ne va pas sans heurt, l'auteur n'hésitant pas à parler de religion et de manière de vivre (certains "anachronismes" sont savoureux comme la tendance au naturisme de Sigrid la norvégienne). Il ne cache pas non plus la violence qui règne dans les rangs des croisés en ce XIIème siècle. Au nom de la religion, des populations entières sont massacrées et l'auteur le souligne plusieurs fois dans l'histoire.
D'ailleurs, la violence et les combats sont très graphiques. Un peu à la manière d'un Tarantino (qui est l'une des inspirations d'Arthur de Pins), avec des exagérations, de l'humour noir aussi et beaucoup d'hémoglobine. Il y a d'ailleurs une double page que j'ai trouvé excellente où on voit la progression des combattants avançant parmi les ennemis et qui est extrêmement bien composée.
Quant à la composition, à la mise en page et aux graphismes, ils sont excellents. La première double page s'ouvre sur un paysage désertique avec l'ombre d'une caravane de chameaux qui avance et nous donne un aperçu de ce qu'on va trouver par la suite dans l'histoire, c'est à dire une composition soignée, des couleurs vives et un récit qui va se dérouler sous un soleil brûlant.
En bref, j'ai adoré cette BD bourrée d'humour et de bagarres. Vivement la suite !
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