Né en 1923, peu avant Noël, dans un quartier juif de Bucarest, le petit Franklin grandit entre amour familial et pogroms de plus en plus proches. C'est après l'assassinat de son père en 1941 qu'il part pour Paris avec sa mère et son beau-père, encouragé en cela par ses auteurs. Car Franklin sait depuis plusieurs années qu'il est un personnage inventé pour montrer la réalité roumaine de l'époque.
De Paris occupé, il partira avec son ami René pour rejoindre l'Espagne et, de là, les troupes françaises de Leclerc regroupées en Afrique. En tout cas, c'est le projet de départ. Les ausweis fournis par son beau-père l'aideront plus d'une fois, mais le handicaperont parfois aussi en suscitant la méfiance de ses interlocuteurs. Sur la route, les deux garçons "ramasseront" un petit juif qui a vu sa famille être assassinée par les Allemands, et un aviateur anglais dont l'avion a été abattu. Et à Perpignan Franklin sera très ému de rencontrer une toute petite Ada de quatre ans, avant de poursuivre sa route.
L'intérêt majeur, à mon avis, de ce roman, est de raconter les combats acharnés qui ont eu lieu en Afrique et au Maghreb, qui ont vu la défaite de Rommel et de son Afrika Korps, ainsi que la participation des troupes "coloniales" au débarquement de Provence. C'était un hommage nécessaire à leur rendre, après la commémoration officielle des quatre-vingts ans du débarquement en 2024, d'autant que ces héros ont été pendant longtemps absents des livres d'histoire. A l'heure où le racisme, l'anti-sémitisme et plus généralement le refus de "l'étranger" font un retour en force, ce rappel est infiniment bienvenu.
Les interactions du personnage principal avec ses créateurs sont intéressantes au départ, mais cela en éloigne beaucoup le lecteur ou la lectrice. En tout cas, cela m'a empêchée de m'attacher au personnage, et plus encore à ceux qui gravitent autour de lui, qui ont la fâcheuse habitude de disparaître totalement du roman dès qu'il n'est plus en contact avec eux. Heureusement, certains d'entre eux, comme Yoyotte ou Rosa, sont bien campés et sympathiques, mais eux aussi font une apparition somme toute brève.
En somme, un roman qui m'aura appris des faits historiques, mais que je crains, par ailleurs, d'oublier très rapidement.
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