Pas de mystère, son titre l'indique, on est dans une dystopie et ça va parler d'IA.
Un Effondrement a eu lieu il y a cinquante ans. Les Auto-Villes se sont alors créées et sont entièrement gérées par l'IA. Les survivants de l'Effondrement sont répartis sur deux niveaux, inférieur et supérieur, au sens propre comme au figuré. Ceux du niveau inférieur vivent en bas, ils ont moins de 2000 points à leur compteur (un compteur alimenté par Anna, l'IA de l'Auto-Ville, qui scrute tous les faits et gestes de chacun) ; ils vivent dans la misère, la crasse, se nourrissant des restes de ceux du niveau supérieur.
On suit particulièrement quatre personnages.
Dax, un enfant d'une dizaine d'années, vit au niveau inférieur avec ses parents. Avec son amie Lucy il court à la décharge dès que les camions-poubelles arrivent pour être le premier à récupérer le moindre bout de ferraille ou trognon de pomme pour subsister.
Tris est officier de police. Il reçoit ses missions d'Anna. Avec Will, l'autre policier, il s'occupe du niveau inférieur. Il ne lui reste plus qu'un an avant d'obtenir les 2000 points lui permettant de monter au niveau supérieur.
Imperia est la présidente de l'Assemblée. Elle vit au niveau supérieur. Son parti politique, ReGénération, prépare un vote crucial en faveur des oubliés, ceux du niveau inférieur.
Julien vit au niveau supérieur. Son nombre de points est très élevé. En effet, il a largement contribué à la mise en place de l'Auto-Ville, à la programmation d'Anna, l'IA omniprésente.
L'histoire se déroule sur six jours et commence lorsque le parti d'Imperia réussit à faire voter une loi offrant une capsule médicale au niveau inférieur. Dax, le jeune garçon, qui venait de se blesser le pied sur un bout de métal, va pouvoir se faire soigner. Mais Imperia ne s'arrête pas à cette loi. Elle veut voir par elle-même comment est la vie au niveau inférieur et décide de s'y rendre. C'est Tris, le policier, qui devra l'accompagner et la protéger.
Elle va découvrir la vraie facette de la vie des oubliés et sera extrêmement choquée. Ce n'est pas ce qu'on leur dit. L'entreprise qui gère l'Auto-Ville leur ment depuis des années ! Une révolte se prépare…
Entre politique, IA prenant de plus en plus de pouvoir, conflits sociaux, fracture sociale caricaturée à son maximum, ce roman aborde de nombreux sujets.
L'atmosphère de ce roman est assez glaçante. On se sent mal à l'aise, c'est une société malsaine. Le système de points attribués par l'IA peut paraitre juste, mais il ne l'est pas. Au fil des pages, au travers des yeux d'Imperia et de Julien, on se rend compte que l'IA prend de plus en plus de pouvoirs, d'autonomie et que ceux qui la contrôlent (qui pensent la contrôler), laissent faire. Mais lorsque celle-ci aura atteint la singularité (la Super Intelligence Artificielle), ce moment où elle sera complètement autonome et ne dépendra plus du tout des humains, il sera trop tard. Et ce moment est dangereusement proche.
Ce roman pose beaucoup de questions sur cette évolution technologique et nous montre comment cela pourrait évoluer si nous ne sommes pas plus vigilants.
La révélation finale est assez glaçante elle aussi, et jette le trouble. Cela rappelle beaucoup trop notre société actuelle. C'est un assez bon roman qui traite bien le sujet de l'IA (c'est pour cette raison que je l'avais choisi). Notamment, les leçons du professeur de Dax sont très intéressantes. J'ai cependant trouvé le style un peu maladroit, parfois un peu trop scolaire, un peu trop appliqué, cela manque de fluidité. Les dialogues sont peu réalistes. On a la sensation que l'auteur a abusé d'un dictionnaire des synonymes et certaines tournures de phrases s'en ressentent. Sans parler bien sûr des éternelles fautes d'orthographe qui deviennent maintenant monnaie courante (mais à quoi sert donc l'IA ?).
Malgré ces défauts, j'ai lu ce roman avec beaucoup d'intérêt.
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