Année 1975, en plein cœur de Paris. Eugène Tarpon, ex-gendarme devenu détective privé, est engagé par Marthe, une gentille vieille dame, afin de retrouver Philippine, sa fille aveugle disparue.
Lorsque cette dernière lui fait parvenir un message en braille laissant à croire qu’elle est partie de son plein gré et qu’elle vit heureuse et en sécurité, Tarpon est prêt à laisser tomber. Mais Marthe est violemment assassinée en pleine gare Saint-Lazare alors qu’elle devait retrouver Tarpon pour lui transmettre une information importante.
S’ajoutent ensuite des recommandations, pour ne pas dire des menaces de mort, qui enjoignent Tarpon de se mêler de ses oignons. Ce qui a pour conséquence évidente de provoquer l’effet inverse et amène Tarpon et ses équipiers, la jeune (et sexy) cascadeuse Charlotte ainsi que le vieux journaliste Haymann, à fouiner plus profondément.
Au risque de mettre les doigts dans une très vilaine affaire où se mélangent vieux secrets fascistes du temps de l’Occupation, relations troubles entre police et extrême-droite, dérives sectaires loufoques et autres joyeusetés. Ciblé par des flics pourris, passé à tabac, capturé et séquestré, Tarpon aura vraiment droit à tout dans cette aventure…
Je ne connaissais Manchette que de nom et je dois dire que le très attendu "retour de Tarpon à nouveau adapté par Doug Headline" (qui n’est autre que son fils) et Max Cabanes (Grand prix d’Angoulême en 1990) m’a enfin permis de découvrir cette fameuse icône du roman noir.
On plonge dans une piquante autopsie de la société française des années 70, avec ses qualités et ses défauts. De l’action, de la violence, une gouaille un peu datée mais toujours aussi incisive. La lecture est rythmée, même si ça part vite dans tous les sens et que les nombreux rebondissements requièrent une attention particulièrement soutenue.
Les dessins coïncident plutôt bien à l’univers sombre de l’intrigue avec des teintes colorées oscillant entre jaune, bleu et gris qui accentuent l’ambiance souhaitée pour chaque case (tantôt urbaine, tantôt intime, tantôt impulsive dans le feu de l’action). Les traits méticuleux des personnages sont, pour ma part, un peu vintages, mais cela renforce le réalisme de l’histoire en collant parfaitement avec les expressions patibulaires et les dialogues de l’époque, tels que je les imaginais.
Je ne regrette pas d’avoir tenté l’expérience et de m’être accrochée lors des différentes déviations scénaristiques, afin de jauger par moi-même ce que beaucoup nomment "chef d’œuvre du néo-polar". Comme je n’ai pas tellement de comparatifs, je ne saurai dire si l’adaptation colle fidèlement au roman mais le style sec et rugueux, avec une pointe d’humour malgré beaucoup de dommages collatéraux, m’aura fait passer un assez bon moment.
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