Daimon pensait qu’il allait devenir et rester paysan toute sa vie, mais le destin en a décidé autrement. À treize ans, il passe le test que tous les adolescents du royaume doivent subir afin de détecter leur potentiel magique et le résultat est incompréhensible pour lui et sa famille. Si pour la majeure partie des adolescents le test ne révèle aucun potentiel, il n’en va pas de même avec Daimon qui apprend que son potentiel magique semble très prometteur. Peut être même trop.
Il doit donc se rendre à l’Académie Clair-Obscur, vénérable institution qui n’a pas l’habitude de recevoir entre ses murs des roturiers, la magie étant par essence d’origine noble. L’accueil des professeurs et de ses camarades va être pour le moins... mitigé.
L’étendue de son pouvoir va épater les professeurs, et les désespérer dans le même temps, l’adolescent étant incapable de le maîtriser. Il a un mal fou à mémoriser les formules magiques qui pourraient l’aider, et préfère tenter de sympathiser avec tous ses camarades de classe plutôt que d’étudier avec assiduité. Camarades de classe qui ne sont pas vraiment en accord avec le fait de côtoyer cet énergumène beaucoup trop naïf — voire crédule — et extraverti, à la fois. Daimon va devoir apprendre à composer avec toutes ces nouveautés, y compris une assez inattendue : quelqu’un veut l’éliminer. Qui est cet ennemi qui en veut à sa vie ? Et pourquoi vouloir le tuer ?
Olivier Gay a l’habitude de nous régaler avec des personnages décalés, et le premier tome de sa nouvelle série ne fait pas exception à la règle. Daimon a bien des pouvoirs, dont il ignore tout et qu’il ne sait pas maîtriser. Un bon point de départ pour n’importe quelle histoire de fantasy, mais Olivier Gay s’empare de ce trope littéraire pour en faire, une nouvelle fois, quelque chose d’assez unique (rappelez-vous Aether, le héros de Toutes pour une, très content de n’être qu’un domestique et qui se retrouve porteur d’une épée dont il est incapable de se servir).
Les camarades de classe de Daimon sont les archétypes habituels des buddy movies : le petit gros rigolo (et fan de mode, même si son goût est pour le moins heu... douteux parfois), le blondinet qui ne supporte pas Daimon juste parce qu’il est roturier, la demoiselle qui n’aime pas se mêler à ses camarades, et d’autres encore qu’on découvre au fil et pages mais aussi via les courriers qu’ils envoient à leurs parents. Courriers qui sont très révélateurs d'ailleurs...
Pour un premier volume, l’histoire est donc très académique, mais pleine de l’humour qu’Olivier Gay aime instiller dans toutes ses histoires. Daimon n’étant pas du tout éduqué, il découvre un monde qui lui est totalement inconnu, et fait de nombreuses bourdes, comme les câlins improvisés, qui permettent une petite piqûre de rappel sous forme de « On n’étreint pas quelqu’un sans lui demander la permission avant », mais le tout avec beaucoup d’humour et sans lourdeur.
Du point de vue graphique, la patte de Grelin est un mélange de couleurs vives et de shônen, loin des classiques couleurs ternes des écoles de magies habituelles. J’aime beaucoup le chara-design des personnages et les couleurs qui donnent un côté assez pimpant à toute cette histoire.
Bref, j’ai beaucoup aimé ce premier tome et j’ai très envie de découvrir la suite, qui promet d’être truculente.
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